Marie Cristina Kolo : la « Climat Activist » et ses savons écolo
Josceline ANDRIAMIARINTSOA
Nous utilisons presque tous les jours de l’huile alimentaire pour préparer des mets à la maison. Mais que faisons-nous du reste de l’huile sur la poile quand on passe à l’assiette ? Justement, la réutiliser à plusieurs reprises n’est pas tout à fait conseillé pour une nourriture saine. Au final, on jette !
C’est justement la bataille continue de Marie Christina Kolo : stop gaspillage et 0 déchet. Elle qui est surnommée : l’écoféministe insoumise malgache se battant pour les droits des femmes et le climat. Elle est actuellement à la tête d’une entreprise sociale qui s’appelle « Green N Kolo » transformant l’huile usagée en savon.
Elle va nous raconter aujourd’hui son parcours et son combat pour la préservation de la planète.
Bonjour Cristina. Vous êtes connue comme « Climat Activist » et écoféministe. Parlez-nous un peu de vous !
Je m’appelle Marie Cristina Kolo. Depuis toute petite, dès l’âge de huit ans, j’étais déjà au front. On m’a dit que je suis une tête de mule (rire), mais j’assume bien. J’ai l’habitude de dire haut et fort ce que les gens chuchotent tout bas. Deux causes me tiennent particulièrement à cœur, celle des droits de la femme et surtout aussi le climat. Ce n’est pas toujours facile, car je me fais souvent insultée et je subis des attaques personnelles quand je dénonce par exemple une pratique inappropriée. Mais tout cela fait partie du combat. Actuellement, j’ai créé Green N Kolo, une entreprise sociale pour le développement durable et Woman Break the Silence, une association et un mouvement pour dénoncer le viol subi par les femmes à Madagascar. J’utilise en général les réseaux sociaux pour faire passer un message, mais je suis aussi active quand il y a des manifestations à l’international.
Parlez-nous de Green N Kolo !
Green N Kolo, c’est mon joyau. Elle a été fondée depuis 2006. Il s’agit d’une entreprise sociale qui promeut l'économie circulaire. L’objectif est de répondre justement au développement durable et aux alternatives durables. Non seulement, cette fondation m’a permis de mettre en œuvre mes engagements, mais aussi elle permet de générer des emplois verts. Ses bénéfices permettent la réinsertion socio-professionnelle de populations vulnérables que nous soutenons. Grâce à Green N Kolo, nous pouvons aussi financer une école en brousse "Tsaiky Maitso" dans le village d'Antsatrabevoa-Nosy Be. En même temps, nous faisons de nombreuses animations et sensibilisations sur la thématique du zéro déchet.
Qu’en est-il du savon recyclé à partir de l’huile usagée ? Racontez-nous l’histoire
Je suis partie d’un constat au quotidien. Quand on cuisine, que fait-on de l’huile déjà utilisée ? Tout au moins 10cl par jour. Et imaginez ce que ça donne en une année. De là, j’ai essayé de creuser afin de trouver une idée de recyclage. J’ai cogité avec quelques amis. Donc ensemble, on a eu l’idée de la transformer en savon. Le prix par rapport à d’autres savons est moins cher et on fait aussi des économies. Ainsi, chaque participation à l’achat du savon représente un geste écologique. Moins d’huile jetée, moins de déchet et surtout il y a aussi la création d’emploi. Tout le travail se fait presque à la main pour éviter la dépense d’énergie. Et puis, nous formons des jeunes vulnérables locaux à la fabrication du savon par Green'N Kool pour atteindre une autonomie financière et économique.
Un petit message de sensibilisation ?
C’est l’ensemble des gouttes d’eau qui peuvent devenir un lac. On ne peut pas changer le monde du jour au lendemain, mais si chacun à son échelle contribue, cela va se faire. Alors mon message, on n’a pas besoin de planter mille arbres pour être éco-responsable. C’est à travers de petits gestes au quotidien à la maison ou au travail comme le recyclage des bocaux, le fait de trier les ordures, ne pas gaspiller les aliments ni l’eau ou encore acheter des produits bio. C’est ainsi qu’on peut sauver notre terre mère. Ensemble, nous pourrions y arriver. J’ai de l’espoir.